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Partir en mission humanitaire à l’international : l’expérience de nos étudiants au Sénégal

Partir en mission humanitaire à l’international : l’expérience de nos étudiants au Sénégal
Tous les ans, nos étudiants membres de l’association HUM’ENsea partent un mois en mission humanitaire. C’est l’occasion pour eux de valider leur stage obligatoire de première année, mais aussi de vivre une expérience humaine et professionnelle hors-du-commun !
De l’organisation de la mission à la gestion des imprévus une fois sur place, en passant par le financement du projet, la dimension administrative, la logistique… L’équipe a découvert ce que réserve la réalité du terrain aux ingénieurs !
De retour sur le campus, elle nous partage son aventure et les enseignements retenus.

Comment organiser une mission humanitaire au Sénégal ?

Nos étudiants et membres de l’association HUM' ENsea s’y sont pris en 3 étapes.

Emporter l’adhésion en interne

« Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. Pour y arriver, nous savions que nous aurions besoin de soutien – celui des étudiants, mais aussi celui de l’administration et de l’équipe pédagogique.

Alors il a fallu faire nos preuves. Montrer que nous étions sérieux et capables, en allant à la rencontre des différents services, nous présenter et faire connaître le projet.

Et heureusement qu’on l’a fait ! Car la suite des événements a montré que, sans Cheickna Konte de chez Enactus ; Eneko Chipi, Céline Cabrera et Navvab Danso des Relations Internationales ; Frédéric Geraldo et le personnel enseignant, le projet n’aurait en rien ressemblé à ce qu’il a été ! »

Financer le projet

« Il faut aimer faire des gâteaux et, surtout, espérer que les gens aiment en manger ! »

Saint Valentin, semaine K-Fet, Portes Ouvertes de l’ENSEA, boîtes de chocolats de Noël ou encore Gala ENSEA Alumni… un stand aux couleurs de l’association étudiante était présent sur chaque événement de l’école !

Mais ça ne suffit pas : à un mois de l’échéance et malgré la création d’une cagnotte en ligne, il manque encore la moitié du budget.

L’équipe redouble d’efforts. Objectif : trouver un sponsor !

Dans les couloirs de l’établissement, on aperçoit Nesrine Mathlouthi et Ines Ahmed imprimer, envoyer, placarder, téléphoner…

Jusqu’à croiser la route de Julien Drouet (#ENSEA2000), aujourd’hui Président du Conseil d’Administration de l’ENSEA et VP Identity Solutions chez IDEMIA.

« Ils nous connaissent déjà, car ils font partie du réseau de partenaires de l’école. Ils choisissent de nous faire confiance et acceptent de nous subventionner à hauteur de 10 000€ ! C’est comme ça qu’on atteint notre objectif et qu’on peut passer à l’étape suivante, beaucoup plus fun. »

Donner du sens à la mission

« L’idée n’est pas de partir en vacances, mais d’avoir de l’impact. »

Pour cela, il faut :

  • Trouver un point d’ancrage. Ce sera Ousseynou NDOUR, étudiant de 2ᵉ année, qui fera le lien entre l’équipe et le village natal de son père : Thioffior.
  • Identifier les besoins et les problématiques avec méthode.
  • Trouver les solutions adaptées et les actions justes.

« On revêt nos casquettes d’ingénieurs techniques et on crée un pôle Bureau d’études au sein de l’association Hum’ENSEA, sous la responsabilité de Jauffrey Foukou-Gouaka et Bastien Regnaud. »
L’énorme plus-value du projet sera l’inattendu partenariat noué avec l’UNIVERSITÉ DU SINE SALOUM EL-HÂDJ IBRAHIMA NIASS.

L’équipe passe alors de 18 à 36 personnes et, du même coup, la mission de planification et, plus tard, de management, prend une tout autre ampleur.

Une mission humanitaire, trois axes d’action

En mai, les membres de HUM’ENsea sont sur le départ. Ils peaufinent les derniers détails organisationnels, administratifs et logistiques et lancent une collecte de dons en interne.

Côté planification, le Bureau d’études, nouvellement créé, a identifié trois grands axes : éducation, santé et énergie.

Car ce qu’il faut savoir, c’est que le village de Thioffior est situé à 220 km de la capitale et compte 959 élèves pour 1500 habitants ! Sur place, on trouve trois établissements scolaires : une maternelle, une primaire et un collège. Et tous ont des besoins en matériel et infrastructures.

Le fil rouge de la mission : éducation, santé et énergie

  • La collecte a porté ses fruits et les étudiants emmènent avec eux plus de 360 kg de fournitures scolaires.
  • Sur place, ils dispensent des cours de physique aux collégiens et font de la médiation scientifique à destination des plus jeunes.
  • Côté infrastructure, rénovation de tables et construction de 4 WC sont au programme.

(Le projet initial consiste en fait à réaliser des toilettes sèches.

Mais la réalité du terrain leur impose un changement de trajectoire pour revenir à une installation classique.)

On a réveillé les ingénieurs BTP en nous ! Nous ne l’avions pas anticipé, mais cette construction s’est avérée être le plus gros challenge. Il a fallu être flexible et accepter que tout ne soit pas parfait. Savoir quand se détacher de la théorie pour composer avec les contraintes liées au terrain, se remonter les manches et atteindre l’objectif. D’autant qu’au Sénégal, tout était exacerbé. Les conditions climatiques et le manque de ressource suffisent à transformer le moindre pépin en problème épineux ! Là-dessus, les maçons du coin nous ont apporté une aide précieuse : leur maîtrise du terrain, leur expertise technique et leur ingéniosité ont fait la différence !

Côté santé aussi, l’adaptation est de mise.

Si l’équipe en a fait un axe de stratégique, ils réalisent rapidement que les quelques kits de premiers soins emportés avec eux ne suffiront pas.

Car la difficulté d’accès aux soins va bien au-delà de ce qu’ils ont pu anticiper lors de la phase de planification. La solution alternative sera donc d’aller acheter de médicaments directement sur place afin de compléter les stocks du dispensaire.

Une autre action-clé sera son électrification !

Dans ce même volet énergie, nos étudiants-ingénieurs dédient toute une partie de leur mission à l’implémentation de panneaux solaires permettant d’électrifier 20 salles de classes.

Les étudiants de l'UNIVERSITÉ DU SINE SALOUM EL-HÂDJ IBRAHIMA NIASS les accompagnent dans la partie câblage. Et après le départ de HUM’ENsea, ce sont eux qui prendront le relais !

« Aujourd’hui encore, nous restons en contact et on se tient informés de l’état et de l'évolution des installations. Hors de question de repartir en laissant tout en plan. L’objectif était d’implémenter des installations pérennes.

Cet aspect collaboratif avec l’université partenaire a d’ailleurs nourri toute la mission et fait partie des grands enseignements que l’on en a retirés. »

Les leçons à tirer d'une mission humanitaire au Sénégal

La cohésion d’équipe, c’est la clé.

L’aventure a débuté sur le campus de l’ENSEA, entre les 18 membres de l’association HUM’ENsea. Elle s’est terminée à plus 5000 km de là, avec une équipe composée de 36 étudiants et d’une dizaine de partenaires et d’acteurs locaux impliqués sur le chantier.

Un enjeu majeur du projet a donc été de faire fonctionner ce groupe qui dépasse de loin les effectifs auxquels sont habitués nos ingénieurs en herbe !

Trouver le bon mode d’organisation – ici, un planning réglé comme du papier à musique sur la base d’un roulement : 2h de travail par personne, 3 fois par jour.
Fédérer le groupe en intégrant tout le monde.

« Chaque soir, une réunion avait lieu pour faire le point sur la journée et définir ensemble le planning et les objectifs du lendemain. »

N’ayez pas peur du test & learn.

« On a réalisé à quel point l’adaptabilité et la réactivité sont des soft skills essentielles. L’expérience a été extrêmement formatrice de ce point de vue. »

Connaître la vie de chantier fait de vous un meilleur ingénieur.

« Il y a difficilement plus concret et polyvalent comme projet !

En plus des compétences transverses liées à la coordination et au management du projet, il a fallu mobiliser des savoir-faire techniques divers et variés, de l’électronique au BTP en passant par la logistique…

Cela nous a fait prendre conscience de la réalité du terrain et nous a permis d’adopter une meilleure vision, plus globale. Ce sera un atout pour nous plus tard. »

Aller « au-delà de l’ingénierie », c’est avant tout s’ouvrir aux autres.

« Les habitants de Thioffior nous ont accueillis, aidés et intégrés dans leur quotidien. Nous avons découvert la vie locale, rythmée par l’éducation des jeunes, le travail (particulièrement lié aux saisons), et les fêtes traditionnelles et religieuses.

Ce fut une véritable leçon d’humilité et d’ouverture ! Cela donne du sens à tout ce que nous faisons et à ce que nous ferons plus tard en tant qu’ingénieurs. »

(Bonus : construire des toilettes est beaucoup moins simple qu’il n’y paraît. Cf épisode 2)

Le projet a abouti à :

  • la construction de 4 bâtiments sanitaires,
  • à l'électrification de 20 salles de classe et d'un dispensaire,
  • un apport de plus de 360 kg de dons,
  • la rénovation de tables-bancs.

Un grand bravo à tous nos étudiants investis dans cette mission !

L’ENSEA remercie également tous les membres du personnel, Alumni et partenaires qui ont apporté leur soutien à ce projet ambitieux, qui a réuni la famille ENSEA autour de nos 5 valeurs : Excellence, Ouverture, Engagement, Cohésion et Audace.

publié le 06/02/2024

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