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Chapitre 1 : Les Pionniers (1940-1975)

Chapitre 1 : Les Pionniers (1940-1975)

23 octobre 1941 – Clichy, rue Clock

Cette histoire commence le 23 octobre 1941, jour de l’anniversaire du célèbre pédagogue et encyclopédiste français Pierre Larousse. René-Édy Denouette (1908-1980) a une idée : créer un établissement à destination de tous les professionnels – ouvriers, cadres moyens et cadres supérieurs – afin de les former aux domaines de l’électronique appliquée aux constructions électriques, radioélectriques et à la métallurgie. Vaste programme pour ce fondateur visionnaire ! La suite des événements nous prouvera cependant qu'il avait un certain flair ! Il se verra d'ailleurs décoré de la médaille d’or de l’Enseignement Technique et deviendra chevalier de l’ordre national du Mérite et membre de l’Académie des Sciences de New-York. Avec de telles origines, on pouvait se douter que ce qui se nomme alors le Centre régional professionnel d’électromécanique et d’électro-métallurgie avait un bel avenir devant lui.

Ah ! L’école et ses noms, c’est déjà toute une histoire : d’abord « centre » puis « institut », pour devenir l’Ecole Nationale de Radiotechnique et d’Electricité Appliquée (ENREA) en 1947 et, plus tard, troquer son R contre un S…

Bâtiment de l'ENREA à Clichy

Noël 1947 – Murray Hill, Etats-Unis

Premier logo de l'ENSEA, alors ENREANous sommes au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, dans une société en pleine mutation et à un moment charnière pour la technologie.

A Noël 1947, une autre aventure s’achève outre Atlantique. Après des années de recherches, les chercheurs américains Shockley, Brattain et Bardeen (Prix Nobel de Physique 1956) des Laboratoires Bell, réalisent une innovation majeure : le transistor, un composant électronique qui s’apprête à révolutionner la façon dont nous faisions de l’électronique et étendre le champ des possibles... L’histoire de l’ENREA ne fait que commencer à Clichy et tout est déjà sur le point de changer.

8 juillet 1952 - Clichy, rue Clock

Cette concordance de date est-elle le fruit du hasard ? Une heureuse coïncidence qui va permettre à l’école de gagner en attractivité et de se développer ? Ou peut-être est-ce le résultat de la vision foncièrement moderne du fondateur et de sa profonde croyance dans le progrès qui, depuis le premier jour, font partie de l’ADN de l’ENREA. Quoi qu’il en soit, le décret du 8 juillet 1952 permet à l’école d’ouvrir une section d’élèves ingénieurs et de délivrer un diplôme reconnu par l’Etat. Un an plus tard, les 7 diplômés de la toute première promotion d’ingénieurs ENREA arborent fièrement un diplôme visé par le ministère de l’Éducation Nationale !

Or, qui dit diplômés… dit Alumni ! L’envie de faire perdurer les liens qui se sont créés au cours de cette aventure enséarque donne lieu à la création, en 1955, d’une Amicale des Ingénieurs de l’École Nationale de Radiotechnique et d’Electricité Appliquée (AIENREA). C’est ainsi que commencent (et que jamais ne cesseront) les retrouvailles arrosées et les soirées endiablées !

Labo physique électrique de l'ENREA, rue Clock

1956 - Clichy, rue Leclerc

Deuxième logo de l'ENSEA, alors ENREAA l’époque, alors que l’ENREA est loin des effectifs actuels (plus de 200 diplômés chaque année !), la diversité est déjà l’une des préoccupations centrales du fondateur et de ceux et celles qui lui succèderont. La pluralité des profils à intégrer l’école devient rapidement une ligne de conduite. Plus tard, il sera aussi question d’adaptation et d’inclusivité, mais en ce temps-là, choisir la diversité implique déjà un fort degré d’engagement sociétal. Une chose est sûre dans l’esprit de René-Édy Denouette : l’ENREA sera un ascenseur social ou ne sera pas ! Ainsi, en 1956, Janine Guennou devient la première femme ingénieure enséarque et c’est sur ces mêmes fondations qu’est instaurer le seuil de 35% de boursiers par promotion. Deux ans plus tard, la Cour Suprême des Etats-Unis interdira toute ségrégation dans les écoles.

Aux côtés de l’inclusivité, l’expertise incarne un autre pilier sur lequel s’appuie l’ENREA depuis sa création. C’est d’ailleurs sur cette idée que s’est bâtie l’avenir de l’école : car l’expertise implique forcément d’être à la pointe. A la pointe de la technologie, mais aussi de la recherche et de l’innovation ! Dès les premières années, il est acté que l’ENREA avancera main dans la main avec des entreprises du secteur et que ses élèves-ingénieurs pourront bénéficier de cette proximité. Quant à la recherche, c’est sous l’impulsion de Jean-Paul Watteau que l’ENREA passe à la vitesse supérieure, en créant son premier laboratoire de recherche en électronique ! Les travaux portent alors sur les circuits électroniques (oscillateur déclenché et amplificateur micro-ondes) et le génie biologique et médical (simulateur de marche). Que de chemin parcouru depuis !

1961 - Clichy, rue Leclerc

12 avril 1961, le cosmonaute Youri Gagarine est le premier homme à effectuer un vol dans l’espace à bord de Vostok 1. A Clichy toujours, mais rue Leclerc désormais, ce sont 30 étudiants qui sortent de l’école, leur diplôme d’ingénieur en poche et des étoiles dans les yeux.

22 mars 1968 – Nanterre

L'Université de Nanterre est occupée, c’est l’étincelle qui déclenche le brasier. Direction la Sorbonne où les étudiants sont évacués par les forces de l’ordre. Le quartier latin est en état de siège. Le mouvement gagne la province. Partout, on proteste pêle-mêle contre la guerre du Vietnam, la société de consommation et les dysfonctionnements de l’éducation supérieure…

Mai 1968 – Clichy, rue Leclerc

A Clichy, où cohabitent plusieurs sections (ouvriers, ouvriers spécialisés, techniciens supérieurs et ingénieurs), le ton monte. Pour sa section ingénieur, l’ENREA a beau faire partie du concours commun aux côtés des Arts & Métiers, de l’École des ingénieurs de Strasbourg et de celle Sèvres, le gouvernement lui refuse le titre « d’École Nationale Supérieure » pourtant accordé aux autres ! Elèves, ingénieurs et enseignants crient au scandale ! Certains se joignent alors aux manifestants et, sur le campus, on entame une grève de la faim soutenue par le BDE (alors présidé par Jacques Manscourt (68)) et l’Association des ingénieurs. Leur objectif ? Faire pression sur le Ministère de l’Éducation Nationale pour obtenir leur dû. En réponse, le ministère, contrarié, leur envoie un certain Jean-Paul Watteau en mission pour régler le cas de cette turbulente section ingénieur...

« Une semaine sans manger, du dimanche au vendredi soir. Sarrailh, président de l’Association des anciens, nous soutenait mais aussi se débattait avec le directeur M. Larbec pour nous faire reprendre les repas. »

Jean-Louis Carcy (70)
Retrouvez nos vidéos sur notre chaîne YouTube

Retrouvez le témoignage de Jacques Manscourt sur la chaîne YouTube de l'ENSEA !

Il faudra attendre 7 ans de plus que pour qu’enfin, le 1er janvier 1975, la section des élèves-ingénieurs de l’ENREA soit transformée en Ecole Nationale Supérieure de l’Électronique et de ses Applications (ENSEA), sous statut d’établissement public à caractère administratif (EPA). Hourra ! Un jour à marquer d’une pierre blanche et qui ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de l’ENSEA…

Les premiers étudiants-ingénieurs dans les salles de cours de l'ENREA

Chapitre 2 : L’Envol (1975 – 1990)

Directeurs de l’école

  • 1941-1953 : René-Edy DENOUETTE
  • 1953-1958 : M. BOUCHET
  • 1958-1961 : R. BABILLOT
  • 1961-1969 : Francis LARBEC
  • 1969-1975 : Simon FORTAYON